Pingouins, Guillemots/Marmettes, Macareux

 

Les Alcidés (Alcidae) sont une famille d'oiseaux constituée de 10 genres et de 23 espèces existantes. Parfois appelées sous le terme générique de « Alques », ces espèces sont plus précisément nommées mergules, guillemots, pingouins, stariques et macareux.

Les alcidés sont des oiseaux marins de taille petite à moyenne (de 12 à 43 cm), qui se propulsent sous l'eau à l'aide de leurs ailes. Ils ont le corps trapu et la queue courte, avec les pattes implantées très en arrière. Leur plumage est principalement noir ou gris foncé dessus, blanc dessous. Exclusivement marins, ils ont une répartition circumpolaire (océans de l'hémisphère Nord).

Une espèce de cette famille, le Grand Pingouin († Pinguinus impennis), a été exterminée par l'homme au cours du XIXe siècle.

En français, le terme « Pingouin » désigne plusieurs espèces d'oiseaux de la famille des Alcidae, vivant dans l'hémisphère nord. Ils n'ont aucun lien avec les Manchots, qui appartiennent à la famille des Spheniscidae et vivent en Antarctique (hémisphère sud), et dont aucun ne peut voler.

Les termes « alques », « alciformes », « alcidés » et « alcinés » ont été construits sur la racine « alc- », un terme dérivé du norique alka, terme que l'on retrouve dans le norvégien alke pour désigner le petit pingouin, ou l'anglais auk pour désigner n'importe quel alcidé en général. La racine alc- dériverait d'une racine indo-européenne signifiant « crier ». Alcyon se serait formé en latin d'une manière analogue, d'où les Alcedininae.

Pingouin ([pɛ̃.ɡwɛ̃]) est un nom vernaculaire porté en français par deux espèces d’oiseaux de la famille des Alcidés, dont la seule espèce encore vivante est le Petit Pingouin. Ces espèces vivent dans l’hémisphère nord, cherchant leur nourriture dans les eaux maritimes et océaniques froides. On peut rencontrer le Petit Pingouin de l'Arctique jusqu’en Méditerranée occidentale et sur les côtes atlantiques du Maroc en passant, par exemple, par la Bretagne. Ce dernier vole, alors que le Grand Pingouin, espèce éteinte en 1844, ne le pouvait pas.

Dans le langage courant, le mot « pingouin » désigne souvent des manchots de manière abusive, notamment dans la culture populaire.

Par abus de langage, les manchots (des oiseaux de la famille des sphéniscidés qui vivent dans l’hémisphère sud, au contraire des pingouins, et ne volent pas) sont souvent désignés sous le terme de « pingouins ». La principale raison de cette confusion est la ressemblance avec la plus grande des deux espèces de pingouin, le Grand Pingouin (de son nom scientifique Pinguinus impennis).

Différences entre manchots et pingouins ?

Pingouins ? Manchots ? C’est pareil ?

Et bien non, ce sont deux familles d’oiseaux totalement différentes même si une ressemblance physique existe.


Les différences

Il y a deux différences fondamentales: leur répartition géographique et leur (in)capacité à voler.

Les pingouins vivent dans l’hémisphère nord et ils peuvent voler !

Quant aux manchots, ils ne peuvent pas voler et ils vivent dans l’hémisphère sud. Donc, aucune chance de voir un manchot au pôle Nord, ou alors qu’un manchot croise un ours polaire.

En français, on utilise abusivement pingouin pour désigner un manchot, et il y a deux raisons :

étymologique : il faut dire qu’en anglais et en espagnol, penguin et pingüino désignent le ‘manchot’ français et non pas le ‘pingouin’.

historique : les manchots ont été découverts tardivement, et avec leur ressemblance physique avec le grand pingouin, aujourd’hui espèce éteinte, on les assimila alors à des pingouins. Ce n’est que plus tard que le biologiste Buffon comprit que c’étaient des espèces totalement différentes, et attribua alors le terme de manchots aux oiseaux de l’hémisphère sud.

Cet espèce de pingouin ne pouvait pas voler. Il a été chassé durant longtemps pour sa viande et pour son duvet qui servait à la construction de matelas. Le dernier couple de Grands Pingouins a été tué le 3 juillet 1844 ce qui a conduit à l'extinction définitive de cette espèce.

Une autre source d’erreur est la parenté étymologique entre le mot français pingouin et celui désignant les manchots dans d'autres langues européennes comme penguin en anglais, pingüino en espagnol, Pinguin en allemand, pinguino en italien, пингвин (pingvin) en russe, pinguïn en néerlandais, ou encore pinguim en portugais.

Dans de nombreuses langues, deux termes différents sont utilisés pour désigner les deux espèces de pingouin, ce terme n’a donc pas de traduction exacte. En anglais, le terme Great Auk désigne le Grand Pingouin, auk étant un terme générique désignant le plus souvent l’ensemble des alcidés. Le Petit Pingouin est quant à lui appelé razorbill. En catalan ou en italien, respectivement les termes de gavot et alca sont en revanche utilisés comme en français pour désigner les deux espèces.

L'étymologie du mot « pingouin » est incertaine.

Le terme n'est attesté en français qu'en 1598, pour la première fois, sous la forme pinguyn (Lodewijcksz, Premier livre, fo4 rods Arv., p. 410). Il s'agit d'un terme issu du néerlandais, le français ayant effectivement pris de nombreux termes au néerlandais à partir de cette époque, notamment du vocabulaire relatif à la faune et aux techniques maritimes. Il aurait été introduit plus spécifiquement par le biais des livres de voyage hollandais. Le même terme a été également emprunté par l'allemand à la même époque sous la forme pinguin et est attesté en anglais également au xvie siècle sous la forme penguin et désignant au départ le Grand Pingouin et non les manchots comme aujourd'hui.

L'origine du terme néerlandais est obscure. Le dictionnaire étymologique de l'afrikaans, Etimologiewoordenboek van Afrikaans, prétend que le mot a été emprunté au portugais.

Selon une théorie, présentée par John Latham en 1785, le mot serait issu du latin pinguis qui signifie « graisse », un qualificatif soulignant l’aspect dodu de l’animal. Toujours dans l’hypothèse d’une origine latine, on peut signaler que pinguis signifie aussi : « qui rend gras », et par suite « fertile, fertilisant », puis « riche » ; et par extension de sens « lent, lourd, stupide, malhabile » qui caractérise celui qui est (trop) gras. Ce mot pourrait donc être, mieux que dodu, à l’origine du nom de cet oiseau pataud à la démarche pesante et embarrassée. Cependant, ces explications nécessitent de supposer une altération de pinguis en pinguin (ou penguin) et on voit mal pourquoi un [n] se serait substitué au [s] d'origine.

Selon Martin Martin, le terme néerlandais (ou anglais) serait issu du gallois pen gwyn qui signifie « tête blanche ». Dans cette perspective, le nom se serait d'abord appliqué au Grand Pingouin qui présente effectivement une tache blanche remarquable devant l’œil, avant de s'étendre aux autres espèces par analogie.

Seule la dernière explication conserve la faveur de certains dictionnaires étymologiques contemporains des différentes langues, l'hypothèse d'une origine latine n'étant même pas évoquée.

Les caractéristiques générales des pingouins sont celles des oiseaux de la famille des Alcidae, avec des nuances pour chaque espèce : voir les articles détaillés pour plus d'informations sur leur description ou leur mode de vie et le Petit Pingouin pour la seule espèce de pingouin actuelle.

Le Pingouin a une espérance de vie de 15 à 20 ans. Il mesure de 16 à 45 pouces et peut peser de 2 à 88 livres. Il vit en colonie.

Le Pingouin est un chasseur carnivore. Il se jette des falaises pour sauter sur ses proies. Il se nourrit principalement de poissons et de petits crustacés. De temps à autres, il se laisse aussi tenter par des vers marins.

Le Pingouin niche en petite colonie dans tout l'Atlantique canadien, surtout au sud du Labrador. La colonie qui se situe la plus au nord est dans le détroit de Digges. Le Pingouin hiverne au large des côtes. Sa population est estimée à 700 000 couples dans le monde entier. Elle est actuellement en diminution. Son nid est constitué de débris végétaux et de cailloux. Il le construit sur des corniches profondes ou sur des éboulis de falaises côtières.

Le Pingouin a plusieurs prédateurs, tels que les rapaces, les goélands et même les gros poissons. Ses bébés et ses œufs peuvent aussi être mangés par les renards arctiques, les renards roux, les corbeaux et les goélands.

Le pingouin ne se reproduit qu'une seule fois par an et ne produit qu'un seul œuf. L'œuf est couvert par le père et la mère qui vivent en couple et se relaient durant une trentaine de jours. Le bébé reste ensuite au nid pendant 18 jours où il est gardé sain et sauf par ses parents. À la fin juillet, il quitte finalement les côtes pour se rendre en haute mer avec son père.


 Le Petit Pingouin, appelé également Pingouin torda (Alca torda)





Le Grand Pingouin (Pinguinus impennis, autrefois Alca impennis)

(éteint)





Guillemot est le nom vernaculaire de plusieurs espèces d’oiseaux de mer de l’hémisphère nord de la famille des alcidés.

D’après Buffon, ce terme proviendrait de son nom anglais qui signifierait niais en anglais. Cependant, d’après Pierre Belon, ce terme proviendrait du prénom Guillaume.



Le Guillemot de Brünnich (Uria lomvia) 
autrefois appelé Marmette de Brünnich





Le Guillemot colombin (Cepphus columba)







Le Guillemot à cou blanc (Synthliboramphus antiquus) 





Le Guillemot de Craveri (Synthliboramphus craveri)





Le Guillemot du Japon (Synthliboramphus wumizusume)





Le Guillemot de Kittlitz (Brachyramphus brevirostris)





Le Guillemot à long bec (Brachyramphus perdix) 





Le Guillemot à lunettes (Cepphus carbo)





Le Guillemot marbré (Brachyramphus marmoratus)





Le Guillemot à miroir (Cepphus grylle) 





Le Guillemot de Xantus (Synthliboramphus hypoleucus)





Le Guillemot de Troïl (Uria aalge)
connu aussi sous le nom de Guillemot marmette





Le macareux (Fratercula) est une tribu d'oiseaux marins charadriformes de la famille des alcidés. Les macareux ont tous un plumage noir et blanc et le bec coloré. Ils vivent en colonies dans les régions tempérées fraîches de l'Atlantique Nord et du Pacifique.

La particularité la plus flagrante de ces oiseaux est leur gros bec : comprimé latéralement en forme de triangle et très coloré en période nuptiale. Après la période de reproduction, les plaques colorées tombent et le bec devient plus petit, plus terne et plus sombre.

Les macareux passent la plupart de leur temps en mer, mais reviennent à terre lors de la période de reproduction et d'éducation des petits. En période de nidification ils se réunissent en larges colonies sur le haut des falaises. Ils y creusent des terriers (généralement sous le couvert herbeux) pour y élever leur unique petit, dans un nid de plumes.

Oiseaux piscivores, les macareux pêchent en groupe en chassant sous l'eau des motelles, des lançons ou des sprats, bien qu'ils ne dédaignent pas des mollusques (calmars et vers) ou encore des crustacés. Disposant d'une langue râpeuse, présentant des formations en épines orientées vers l'arrière, ils peuvent emporter simultanément jusqu'à soixante proies dans leur bec. Les macareux nichent aussi dans des trous qu'ils creusent dans les falaises avec leurs becs.

La surpêche a considérablement réduit les populations de poissons dans certaines régions, notamment dans l’Atlantique Nord, affamant les macareux et provoquant leur déclin démographique.



Le Macareux rhinocéros (Cerorhinca monocerata) 





Le Macareux moine (Fratercula arctica)
également dit « perroquet de mer »





Le Macareux cornu (Fratercula corniculata) 





Le Macareux huppé (Fratercula cirrhata)